Réflexions sur la masse en modèle réduit #2

Les matériaux n’étaient pas très performants, et je n’avais pas encore l’habitude de tout peser.

Cela a commencé pour moi, chez Briot avec le balsa, très disparate par rapport au bois dur. Je n’en ai compris le véritable intérêt, que vers 50 ans, l’orsque j’ai pesé toutes les pièces en bois d’un avion, les couples CTP représentaient 50 % du poids du fuselage… Et tout à l’avenant !

Pierre Marrot et Robert Lestourneaud à St André de l’Eure en 70 avec l’Abeille de Robert, derrière F Plessier.
Dès lors, j’ai cherché à comprendre et agir, déjà là où il y avait le plus à gagner…

Un Baron un peu lourd, vole encore à 2,5 kg avec un 5/6 cc, mais c’est une hérésie, car il est bien plus fragile… L’ancètre du Baron, que j’avais dessiné pour Bardou, lui volait avec un 10 cc de l’époque, faisait 3 kg, coffré, renforcé fibre et CTP, c’était un vrai pavé dont le train souffrait régulièrement !
C’est surtout lui qui m’a motivé pour alléger.


Plus un avion est lourd, plus il doit voler vite, avec plus de puissance, et moins il est manoeuvrable (pour un jet encore, on peut comprendre, mais pas pour un avion lent…), il doit atterrir plus vite et les chocs sont d’autant plus violents que l’énergie cynétique est grande !

D’où casse, au moindre trou ou caillou… D’où renforts, et poids supplémentaire, et vitesse plus grande et…, pavé volant, encore faut il que la puissance suive !

Le cercle vicieux…
 « Donc il suffit de faire l’inverse ! »
Hélas non, ce serait bien trop simple.
Je pense, que chaque modèle, chaque catégorie, chaque type d’avion, a son domaine d’utilisation, induisant des solutions diverses.
J’en connais qui pratiquent le VDP dans la tempête avec une « clef anglaise » en guise de lest… Des avions hyper renforcés pour contrer le vent ! C’est un choix, pas le mien. Moi, par ces temps là, je préférais rester au chaud

Les Seniors, de mon ami Patrice Beaube, nous en avions construit plusieurs, et essayé différentes formules…

En effet, un planeur a besoin d’un minimum de masse pour avancer, surtout si le vent est fort. Celle-ci agit alors comme un moteur par l’énergie cinétique qu’elle engendre. Les paramètres de vol et l’aérodynamique jouent aussi leurs rôles, et  le planeur polyvalent ne peut exister, même les oiseaux ont leur domaine de vol ! Nous devons jongler entre différents paramètre, sans omettre la résistance mécanique, et les efforts que la structure aura à subir.
Donc cette masse, est nécessaire, mais doit être limitée au minimum utile, comme pour le Martinet, ce qui est loin d’être évident !

Premier constat, pas de masse inutile… Donc, pas de lest, à la rigueur un ballast !

Roland Stuck dans un tonneau lent, en 1970 à Villeneuve sur Yonne… Une bonne synhèse entre la masse et l’aérodynamique, une grande manoeuvrabilité dans les mains d’un super pilote, un vol très coulé !
Pour moi, le lest est innacceptable car c’est un défaut de conception ou de positionnement des différents ensembles et surtout inutile.